L’espace-temps mallarméen : entre fatalité immanente et exutoire imminent dans Poésies de Stéphane Mallarmé

Résumé

L'article porte sur la poésie de Stéphane Mallarmé lue dans le temps et dans l'espace. S’il est acté que le duo espace-temps, dans sa configuration, participe bien souvent activement au délitement de la figure du poète ; chez Stéphane Mallarmé, la crise métaphysique du mouvement (l’impuissance) et de la mémoire (le regret) corrompt toute possibilité de tirer profit de l’ici et du maintenant. Tout en faisant mention de l’éclat d’un Azur hors d’atteinte dans l’espace et dans le temps, un « Azur à regarder en mourant de faim » (Mallarmé, Divagations, 1889), cet article montre les modalités d’une quête sublimée d’un ‘‘Ailleurs’’ et d’un ‘‘Jadis’’, soldée par un cuisant échec, ingrédient d’une profonde insatisfaction métaphysique. Cet échec de la quête transcendantale reste en quelque sorte l’échec de s’affranchir de sa condition humaine et aussi l’échec d’une poésie de l’indicible.